dimanche 28 mai 2023

Comment le sceau de l'Antéchrist sera-t-il appliqué ?

 

Comment le sceau de l’Antéchrist sera-t-il appliqué ?

Archiprêtre Igor Riabko ( Union des journalistes orthodoxes ) 7 juil. 2022 | 2240 mots


L'humanité a toujours eu un vif intérêt pour la fin des temps et la venue de l'Antéchrist en tant que précurseur. En temps de guerre, tel que nous le vivons, cette question est particulièrement brûlante.

Alors que la situation dans le monde se détériore, le sentiment de l’imminence de la fin des temps s'intensifie. Il existe de nombreux jugements, opinions, révélations sur ce mystère et l'avènement inéluctable de l'Antéchrist. En ces temps de deuil, les croyants tournent souvent les yeux vers le livre de l'Apocalypse de saint Jean le Théologien afin de rechercher des analogies avec ce qui arrive de nos jours, et les concerne. De plus, les révélations des anciens donnent à leur manière des lumières sur les événements de notre temps.

Notre époque ne fait pas exception. L'Apocalypse de saint Jean le Théologien est singulière parmi les livres du Nouveau Testament. Les évangiles, les épîtres des apôtres fournissent aux théologiens un énorme corpus d'interprétations des pères de l'Église. Cependant, peu d'entre eux se sont essayés à l'Apocalypse, car il s'agit d'un livre de symboles profonds, dont la compréhension ne peut être que le fruit d'une révélation plutôt que de pieuses réflexions. Étant donné que l'Apocalypse n'a pas d'interprétation patristique à l'échelle de l'Église, nous écoutons avec une sensibilité particulière ceux de nos contemporains qui ont une connaissance directe de Dieu et parlent en son Nom, et non de leur propre esprit.

Ces personnes - qui connaissent les anciens pneumatophores et connaissaient les anciens qui ont quitté ce monde il n'y a pas si longtemps - témoignent que de nombreuses fausses prophéties circulent sur l’internet ainsi que dans la presse écrite, que les anciens n'avaient évidemment pas prononcées. Inversement, ce qu'ils ont réellement dit n'a pas été rendu public. Sans entrer dans les détails de ces révélations, nous ne transmettrons qu'un seul message principal qui exprime l'essence des éventualités : l'humanité entre dans l'ère qui précède la fin d’un monde.

Assurément, on peut toujours prendre cet avertissement avec un certain scepticisme, en soulignant que le monde a déjà connu plus d'une fois des guerres, des bouleversements, des épidémies, peut-être même à une plus grande échelle que celles d'aujourd'hui. Nous n’entrons pas dans la controverse, nous transmettrons simplement ce que nous avons entendu et reçu des pères porteurs d'esprit, sans analyser ni critiquer cette révélation.

"Le sceau de l'Antéchrist sera associé à un négation directe du Christ".

C’est l'idée maîtresse de nombreuses prédications modernes.

Le contenu principal de cet article est consacré à la question du sceau de l'Antéchrist, ou «marque de la bête» ou encore «signe de la bête». Ce sujet est très important, car nous avons entendu maintes fois que le sceau de l'Antéchrist serait imposé à peu près de la même manière que le compostage d’un vulgaire billet de train. Cela signifierait que, lorsque notre monde se mouvant sur sur les rails du temps en arriverait à une heure donnée, sous prétexte de sécurité, des agents du système seront missionnés auprès des voyageurs chrétiens, et leur proposeront de renoncer explicitement au Christ. Si ces derniers acceptent, leur main ou leur front recevra la marque infâme, sinon ils seront au mieux tués ou privés de droits sociaux, et au pire condamnés à une mort lente.

Par conséquent, avec la fermeté d'experts faisant autorité, à chaque étape qui rapproche le monde d'une catastrophe apocalyptique, les prédicateurs modernes déclarent avec confiance : «Non, ceci n’est encore le sceau de l'Antéchrist». Et «Non, cela n'est pas encore un sceau, non plus », etc. Le troupeau leur fait confiance et se rassure : « Eh bien, si les experts disent que ce n'est pas encore le cas, le fonctionnement actuel reste possible». Ainsi, pas à pas, petit à petit, nous descendons lentement jusqu'au seuil de l'enfer, résolument, si bien que personne n’a réellement conscience du franchissement du point de non-retour, d'où l'on ne voit plus le Soleil de Vérité se lever à l'horizon. Par conséquent, par prudence, il est nécessaire de parler plus en détail du sceau de l'Antéchrist.

Mais quelle est donc la nature profonde de ce sceau ?

Dans l'Apocalypse de saint Jean le Théologien, on parle peu du sceau de la bête, et les saints pères n'ont pas particulièrement commenté ce sujet. Cependant, selon le livre, le sceau de l'Antéchrist s'oppose clairement au sceau du Christ, sur lequel les Saints Pères ont en revanche beaucoup écrit. Tous disent à l'unanimité que ce sceau est le saint Baptême.

Saint Basile le Grand a écrit que le véritable sceau est celui de la Sainte Trinité, dont la partie extérieure est le sacrement du baptême, et la partie intérieure est le cœur humain, rempli de la grâce du Saint-Esprit. Dans le sacrement de Confirmation, le prêtre, en oignant le corps du baptisé, dit : « Sceau du Don du Saint-Esprit ». La croix du Christ, selon les pères, est aussi un symbole de ce sceau. Ils ont également considéré le signe de la Croix, qu'une personne s’impose à elle-même.

Les saints pères considéraient le signe de la Croix, qu'une personne s’impose à elle-même, comme l’indubitable sceau du Christ.

Par voie de conséquence, le sceau de l'Antéchrist aura également certains attributs visibles et une sorte de symbolisme marquant. Après avoir étudié les interprétations patristiques concernant le sceau de la bête, saint Théophane le Reclus est arrivé à la conclusion que l'Antéchrist n'aurait besoin d'aucun sceau. Très probablement, il le fera techniquement d'une manière ou d'une autre, cependant, non pas par nécessité, mais parce que c'est écrit dans l'Apocalypse, c'est-à-dire par pur cynisme.

Ici, il est important de se concentrer sur un autre aspect. Le sceau du Christ possède un caractère exclusif et éternel. L'homme ne peut pas être baptisé une seconde fois. Ce n'est qu'en piétinant le Christ en nous que nous pouvons perdre ce sceau. Cela signifie que le sceau de l'Antéchrist sera lui aussi inaliénable, de sorte qu'une personne ne pourra pas y renoncer. Il ne s'agit pas d'une sorte de talisman ou de signe qu'on peut refuser à tout moment, mais de quelque chose d’irréversible.

En fait, la vie d'une personne suit l'une des deux voies jusqu'au franchissement du point de non-retour, après quoi le statut est définitif. Il nous est impossible d'imaginer que saint Séraphim de Sarov ou saint Serge de Radonège, à la fin de leur vie, décident soudainement de devenir fornicateurs ou brigands. Leurs âmes sont arrivées à un état dans lequel un retour au péché est impossible. De la possibilité de ne pas pécher, ils sont passés à l'impossibilité de pécher. Ces personnes sont devenues porteuses du sceau de la filiation divine. Potentiellement, nous portons tous ce sceau. Cependant, cette potentialité ne peut se révéler qu'au cours du temps, se cristallisant peu à peu et acquérant des contours clairs à la suite de nos choix moraux et de nos efforts spirituels.

Toutefois, il existe un autre moyen. Passer de la possibilité de pécher à l'état d'impossibilité de ne pas pécher. Le sceau de l'Antéchrist exclut tout repentir. Pas à pas, en commençant par une petite conciliation avec le péché, en passant à des compromis acceptables, nous semble-t-il, avec la conscience, une personne retire progressivement d’elle-même non seulement la ressemblance de Dieu, qu'elle n'a pas réussi à acquérir, mais l'image même de Dieu, se transformant en une créature semblable à un démon. À l’insu de la conscience, le point de non-retour peut être négligé, et après quoi il n'y a plus de retour possible. Le sceau visible de la bête n'est qu'un symbole qui confirme la mort de l'esprit de son porteur.

Le sceau de l'Antéchrist exclut tout repentir. Le sceau visible de la bête n'est qu'un symbole qui confirme la mort de l'esprit de son porteur.

Il y a donc une conclusion importante à tirer : l'esprit de renoncement mûrit progressivement et, ce qui est le plus terrible, imperceptiblement. Une personne ne peut pas changer instantanément. Notre âme, comme tous les êtres vivants, mûrit lentement. Dieu a créé les lois de l'existence de ce monde de telle manière qu'une personne a l'opportunité et le temps de choisir, de sorte qu'elle ne peut pas dire plus tard quelque chose comme "Je n'ai pas eu le temps de regarder autour de moi, je ne pouvais pas comprendre, je n'ai pas réalisé." Afin de choisir l'un ou l'autre des sceaux, une personne se voit attribuer une vie entière. Les Saints Pères disent qu'un péché commis une fois est une faute, deux fois une habitude et trois fois une passion et un esclavage.

Lorsqu'une terreur sanglante a éclaté dans notre pays il y a cent ans, les chrétiens pensaient aussi que le temps de l'Antéchrist était venu. Ils pensaient qu'après leur arrestation, on leur dirait de renier le Christ et de survivre, ou bien de rester fidèles à Dieu et de mourir. Mais tout s'est passé différemment. Ils étaient accusés, non pas de croire en Dieu, mais d'être engagés dans des activités contre-révolutionnaires, d'avoir une mauvaise attitude envers le pouvoir politique, etc. Les chrétiens se sont vu proposer de ne pas renoncer à leur foi, mais de signer des papiers de coopération avec les autorités ou de dénoncer telle ou telle autre personne. Les articles du code pénal qui ont été créés pour fonder les accusations n'étaient pas directement liés à la foi. À cette époque, tout le monde n'a pas compris que le sceau de l'Antéchrist ne signifiait pas seulement le reniement direct au Christ, mais un reniement par compromission.

Souvent la configuration prenait la forme suivante : d'un côté, il y avait la vie de la paroisse, de la famille, du culte, et de l'autre, l'obligation formelle de conclure un accord de coopération avec le NKVD, ou plus tard avec le KGB. De manière concomitante, ils ont persuadé les prêtres que le papier n’était qu’une banale formalité d’annonce aux autorités, mais que personne n’exigerait d’eux de dénonciation délibérée. En contrepartie, ils auraient une garantie de sécurité et de tranquillité relative. La même chose est arrivée à nombre d'évêques, qui n'ont perçu aucune trahison du Christ dans de telles « affaires ». Notre époque n'est pas si différente du passé.

Aujourd'hui on nous propose des petits pas pour faire de petits compromis. «Ce n'est pas le sceau de l'Antéchrist, il n'y a rien de mal à cela», pensons-nous. Après tout, cela n'a rien à voir avec la foi. Bien sûr que non. Une, deux, trois étapes de concessions apparemment insignifiantes au monde, puis il s'avère que nous avons franchi la ligne, et après quoi le chemin du retour est déjà fermé.

Tout le monde ne comprend pas que le sceau de l'Antéchrist ne concerne pas seulement le renoncement explicite du Christ, mais aussi des compromis avec la conscience.

Notre époque est très particulière. Satan marque maintenant massivement ses adhérents du sceau de la bête en utilisant des techniques de division (ou d’«ingénierie sociale» ndt.) et d’incitation à la haine. Avec ce filet, il récupère très efficacement non seulement les personnes éloignées de l'Église, mais aussi les paroissiens, et notamment le clergé.

J'ai dû correspondre avec des gens qui se considéraient comme des prêtres orthodoxes, mais qui, au lieu d'une croix, auraient mieux fait de porter un pistolet autour du cou. Ils auraient présenté plus de cohérence avec leur rhétorique de haine. Le sceau du Christ et le sceau de l'Antéchrist ne souffrent aucun état intermédiaire. Soit nous sommes avec le Christ, qui Est, a toujours Été, et Sera toujours l'Amour, à toute époque et en toutes circonstances, soit nous trahissons cet Amour et prenons le parti du mal et de la haine, peu importe comment nous l'appelons et comment nous la justifions. Si nous le laissons faire, le diable peut nous fournir d'autant d'excuses qu'il le souhaite.

Les forces du mal proposent d'aller au-delà de l'amour au nom de la vérité, de la justice, de l'opportunité et même pour l'amour de Dieu. En communiquant avec ces malheureux bergers, j'étais face à des sectaires typiques qui prononçaient, bien que dans des versions différentes, les mêmes slogans de propagande de l'idéologie religieuse d'État, qui n'ont rien à voir avec l'orthodoxie. Pour ne pas passer d'un bon berger à un mauvais officier politique, il suffit qu'un prêtre se souvienne de ce que l’Évangile lui enseigne. Cependant, même une vérité aussi simple et compréhensible semble ne pouvoir être assumée.

Interrogé par ses enfants spirituels sur l'essentiel de la vie ascétique, l'aîné Tikhon (Golenkov) a donné la réponse suivante:  «La sobriété», c'est-à-dire que l'essentiel est de ne pas laisser le mal entrer dans votre esprit et votre cœur. Dieu peut agir dans ce monde à sa guise. Même les plus grands saints n'étaient pas capables de concevoir et de comprendre les voies de la Divine Providence. Le Seigneur peut nous conduire à travers des peines, des épreuves, des bouleversements, que nous percevrons comme mauvais, car nous en souffrirons. Mais nous savons que le Seigneur n'est toujours mû que par une seule chose : l'amour. Quant aux autres personnes, aucun de ceux qui veulent être sauvés n'a le droit d'applaudir en voyant les afflictions de quelqu'un d'autre, et de dire : « C'est bien fait !» Et plus encore de souhaiter le mal comme châtiment ou punition, car cela, en substance, est une malédiction sur soi-même et l’abolition du sceau du Christ.

La dernière chose que je voudrais dire sur le sceau de l'Antéchrist, c'est qu'il ne sera pas possible de jouer des deux côtés de la clôture : acheter et vendre, et en même temps ne pas renoncer au Christ. Beaucoup de gens chercheront précisément une telle option pour eux-mêmes – avoir le beurre et l’argent du beurre. Cela ne fonctionnera jamais de cette façon, puisqu'il n'y a pas de troisième voie.

Soit vous êtes avec le Christ, soit vous êtes avec l'Antéchrist. C’est l’une ou l'autre option, de manière exclusive.


lundi 24 octobre 2022

Vladimir Soloviev : entretiens sur la guerre et sur l'Antéchrist

 

Le philosophe Vladimir Soloviev nous livre trois entretiens sur la guerre et un entretien sur l'Antéchrist que nous proposons en téléchargement libre.

 

Trois entretiens sur la guerre, suivis d'une courte relation sur l'Antéchrist

 

 

 

 

  Entretien sur l'Antéchrist

 

 

L'Antéchrist selon le p. Uspensky

Les gens s'intéressent maintenant vivement à la fin des temps et à l'Antéchrist. Qui est l'Antéchrist, exactement ?

Nazar Rutnik

mercredi 19 octobre 2022

Le Katéchon russe face au globalisme

 

Par Pierre-Antoine Plaquevent, le 18.06.2016


Du 17 au 26 juin devaient se réunir en Crète, l’ensemble des 14 Églises orthodoxes autocéphales. Dans un récent communiqué, le saint synode (assemblée des évêques) de l’Église orthodoxe russe a annoncé qu’elle ne participerait pas au concile orthodoxe, suivant en cela d’autres Églises comme les Églises bulgare et géorgienne. Annoncé comme historique et préparé de longue date, ce concile est perçu par certaines des principales Églises orthodoxes, dont l’Église russe, comme une tentative d’imposer le modernisme au sein de l’Église.i

Cet événement nous donne l’occasion de nous pencher sur l’influence grandissante des réseaux conservateurs orthodoxes dans la politique russe ainsi que sur certains de leur relais les plus efficaces. Influence qui se fit jour de manière particulièrement visible lors du voyage de Vladimir Poutine au Mont Athos en mai dernier. Un déplacement de haute importance qui a certainement aidé le Patriarcat russe dans sa décision de ne pas participer au concile de Crête.

Autorité spirituelle et pouvoir temporel

En mai dernier, le président russe Vladimir Poutine était en Grèce pour une série de visites importantes. Après les rencontres avec l’exécutif grec, le président Poutine s’était rendu au Mont Athos où il participa avec le Patriarche Cyrille à la commémoration du millénaire de la présence spirituelle russe sur la montagne sacrée. Ces célébrations furent l’occasion d’un événement de très grande portée symbolique. Un événement qui confirma pour l’État russe, sa rupture avec le sécularisme et l’indifférence religieuse de l’Occident. Au point culminant de cette visite au Mont Athos, le président russe s’est ainsi tenu à la place qu’occupaient autrefois les empereurs byzantins du temps de l’Empire romain d’Orient. Cet événement allant jusqu’à provoquer une brouille entre les autorités de l’Athos et la délégation grecque.

L’événement avait été alors très commenté par le think-tank Katehon et sur la télévision orthodoxe Tsargrad :

«Les moines de l’Athos ont alors offert à Vladimir Poutine de prendre la place prévue pour les évêques et les dirigeants de l’État orthodoxe. Dans le passé, cet endroit a été occupé par les empereurs byzantins. Cette proposition est devenue une source de scandale diplomatique car, avec le Président russe, était venu au Mont Athos le président de la Grèce, Prokopis Pavlopoulos. Cependant, la place d’honneur n’ayant pas été offerte au Président grec, mais à l’invité russe. À la suite du débat entre le gestionnaire de l’Athos et les autorités grecques, le secrétaire spécial pour la diplomatie religieuse auprès du Ministère des Affaires Étrangères, M. Stafis Liantas, a été déclaré persona non grata sur le Mont Athos. En conséquence de cela, le Président de la Grèce n’a pas participé au culte. Au lieu de cela, à la droite du Président Poutine, se tenait le ministre des Affaires étrangères de la Grèce, Nikos Kottsias.»ii

«Cet épisode démontre que les moines du Mont Athos pensent que Poutine est leur chef politique, bien que formellement l’Athos fasse partie de la Grèce. Et pas uniquement les moines grecs. Sur l’Athos il y a aussi des monastères serbes, bulgares, géorgiens et russes. Parmi les moines de l’Athos, il y a de nombreux représentants d’autres nations orthodoxes: Roumains, Macédoniens, Albanais. Le Centre spirituel du monde orthodoxe manifeste donc que le chef de l’État russe est le principal défenseur de la foi chrétienne et place en lui de grands espoirs. Le président russe et le Patriarche, avec leur visite au Mont Athos, ont montré que la notion d’autorité byzantine renaît en Russie. Le dirigeant russe a ainsi pris la place symbolique de chef politique orthodoxe et a, de fait, soutenu l’Athos en faveur du maintien de la pureté de l’Orthodoxie et condamné les tendances crypto-catholique de la vie de l’Église.»

Le symbole est clair, Poutine est désormais reconnu par l’une des plus hautes autorités spirituelles du monde orthodoxe – les moines du Mont Athos – comme le défenseur de la Chrétienté orthodoxe dans le monde. En prenant la place autrefois réservée aux empereurs byzantins, le président russe est désormais considéré comme le « Basileus », le protecteur de l’Orthodoxie universelle et la Russie comme le « Katéchon » qui résiste au Nouvel Ordre Mondial et au sécularisme.

A bien des égards on assiste ici à un retour de la symphonie des pouvoirs temporel et spirituel, système caractéristique des États chrétiens orthodoxes.

La menace pressante de l’œcuménisme religieux

Les commentaires du groupe Katehon vont plus loin encore dans cette idée d’une dyarchie théopolitique entre l’Église Orthodoxe et l’État Russe en précisant les menaces auxquelles sont confrontées l’Église et l’État russe :

« Tant le gouvernement que l’Église russe sont maintenant dans le besoin d’un soutien spirituel des anciens du Mont Athos. L’État retient comme il peut la marée du libéralisme occidental athée, ce qui augmente la pression sur la Russie dans toutes les directions et menace de déclencher un conflit militaire direct sans ambiguïté. L’Église quant à elle, mène une guerre spirituelle, et se prépare à affronter la tendance œcuménique et progressiste lors du prochain Conseil pan-orthodoxe qui se tiendra en Crête à la fin juillet. »

Aussi des précisions très importantes ont été amenées sur le concile pan-orthodoxe par le think-tank Katehon:

«Le 17 juin prochain, le concile pan-orthodoxe se tiendra en Crète. Ce concile a été appelé le huitième concile œcuménique mais en fait un tel concile n’a pas été organisé depuis 1300 ans. Je voudrais donc souligner que ce concile pan-orthodoxe est organisé sous la pression de l’Occident.

Si nous parlons de géopolitique, l’Église russe subit actuellement une pression énorme. Le patriarche Cyrille est personnellement sous pression aussi. Durant le conseil préparatoire au concile, à Chambésy en Suisseiii, notre patriarche, s’est ainsi retrouvé presque seul face à ceux qui voulaient soulever durant les discussions des choses très désagréables pour les croyants, des choses qui pourraient affecter la tradition orthodoxe. […]

Il doit aussi être pris en considération que dans les préparatifs du concile pan-orthodoxe de Crète, les services de renseignement américains (du FBI et de la CIA) ont été invités pour aider à assurer la sécurité antiterroriste. Même si le concile va regrouper tant de croyants orthodoxes et de hiérarques qu’il faut bien sûr protéger des risques d’attentats, ils ont bien sûr choisi des spécialistes américains en grandes quantités qui contrôleront de fait pratiquement tous les processus de l’événement.

C’est sous une telle pression que le chef d’un État orthodoxe, le président russe, a visité le Mont Athos, là où l’orthodoxie a été entièrement perfectionnée et préservée, là où les moines disent toujours la vérité. Ils disent ce qu’ils pensent vraiment sur le Pape ou le Concile pan-orthodoxe, et cela est très important ! Le président Poutine a montré que la Russie suivra toujours le chemin de l’Orthodoxie véritable. En cela il est appuyé par le patriarche Cyrille, avec qui il a voyagé durant ce pèlerinage. C’est la première et seule fois dans l’histoire que le chef du gouvernement russe et le Patriarche prient ensemble à la Sainte Montagne.»iv

Comme à l’époque de Constantin et du Concile de Nicée, les chrétiens véritablement orthodoxes, ceux qui suivent la voie juste, en appellent au pouvoir temporel pour les appuyer face à l’hérésie. Une hérésie représentée de nos jours par l’œcuménisme globaliste et l’indistinction religieuse. L’État russe et l’Église orthodoxe assumant ici la mission d’empêcher la sécularisation et le globalisme de pénétrer la structure même des Églises orthodoxes menacées par la tenue d’un concile que certains envisageaient déjà comme le Vatican II des Orthodoxes.

L’influence du « soft-power » conservateur orthodoxe

La mise en forme théopolitique de cette visite ne devait rien au hasard. Ainsi, la semaine précédant la venue du président Poutine, Alexandre Douguine avait devancé la délégation officielle pour la préparation de l’événement. Il avait alors été la cible d’une tentative de sabotage de cette visite par certains bureaucrates de l’Union Européenne.v

Toute la cérémonie fut retransmise en direct en Russie par la chaîne orthodoxe Tsargrad dont le rédacteur en chef n’est autre qu’Alexandre Douguine. Le philosophe se chargeant aussi d’exposer certaines notions religieuses aux téléspectateurs russes, notamment la fonction et l’essence du monachisme.

Dans un article publié sur Katehon, Alexandre Douguine a très bien expliqué l’architecture interne du pouvoir politique actuel en Russie : le président de la Fédération de Russie est au centre d’un jeu d’influence complexe entre patriotes, libéraux, occidentalistes et conservateurs de différents degrés. Un système que Douguine considère être du césarisme politique classique. Dans ce système, le Chef d’État fait s’équilibrer entre elles les différentes tendances politiques existantes dans l’État. Réalisme politique et maîtrise des rapports de force constituant l’essence du politique de type césaristevi. Parmi ces différentes tendances gravitant autour et dans l’exécutif russe, les cercles conservateurs s’organisent afin d’orienter le césarisme russe vers une direction qui romprait plus clairement avec certaines ambiguïtés et une trop grande tolérance accordée aux idées libérales. Dans cet esprit le général Alexandre Bastrykine – chef du Comité d’enquêtes russe – a récemment préconisé pour l’État d’abandonner le libéralisme idéologique afin de se doter d’une vision du monde qui lui permette de résister sur le fond aux attaques de l’Occidentvii. Nombreuses sont les personnalités russes à vouloir que l’État affirme des positions claires face aux ennemis de l’extérieur comme de l’intérieur.

Les observateurs occidentaux commettent souvent l’erreur de présenter l’État russe actuel comme un système omnipotent et quasi totalitaire qui encadrerait la société à la manière du PCUS de l’époque soviétique. Rien n’est plus faux. Il serait plus juste de voir l’État comme un réseau parmi d’autres en lutte afin de garder le contrôle et le monopole de la puissance publique. Un réseau qui garde certes la préséance et l’avantage historique mais qui n’est pas tout puissant face aux autres types de réseaux à l’œuvre en Russie. Beaucoup de russes s’alarment ainsi du nombre croissant de personnalités de l’administration publique ou des secteurs importants comme l’énergie ou les nouvelles technologies qui regardent plus vers l’Atlantique que vers l’Eurasie pour le développement de la Russie. Ces personnalités sont l’équivalent des « Young Leaders » dans la politique française, de véritables agents d’influence atlantistes similaires à nos technocrates européens. L’ouverture récente d’un très grand centre/musée dédié au très trouble président Boris Eltsineviii constituant pour beaucoup de conservateurs russes le symbole visible de la puissance bien réelle de la cinquième colonne libérale-occidentaliste en Russie. Récemment, le célèbre cinéaste Nikita Mikhalkov s’inquiétait de l’ouverture de ce centre dans l’émission historique et politique très regardée qu’il animeix.

Tsargrad et Katehon : avant-garde de l’Orthodoxie 

Dans ce débat pour définir quelle sera la nouvelle idée nationale à conduire la Russie dans ses combats contemporains, les conservateurs chrétiens intégraux se dotent de leurs propres outils pour un « soft-power » traditionaliste. Parmi ceux-ci la chaîne religieuse et politique Tsargrad et le think-tank Katehon.

  • Tsargrad (tsargrad.tv) est une chaîne religieuse qui affiche la volonté de parler de politique et de géopolitique dans une perspective orthodoxe et anti-globaliste. Une chaîne de télévision ouvertement anti-libérale et anti-moderne. Quelque chose d’inimaginable en France, où le catholicisme est scindé entre modernistes apostats et traditionalistes figés. La tradition étant encore vécue en Orthodoxie de manière organique, naturelle et non puritaine, cela malgré les décennies d’oppression communiste athée. Alexandre Douguine est le rédacteur en chef de Tsargrad.tv, il y présente aussi une émission d’orientation politique.

Le nom Tsargrad désigne l’ancien nom que donnaient les orthodoxes à la ville de Constantinople. Littéralement la ville du Tsar. Dans l’esprit russe traditionnel, Tsargrad représente le symbole intemporel de la Romanité orthodoxe dont la Russie a hérité de par le titre de « Troisième Rome ».

  • Katehon est un centre d’analyse et de stratégie politique, un think-tank d’orientation non-alignée et conservatrice. Il produit des analyses et du contenu géopolitique et métapolitique édité sur son impressionnant site multilingue : katehon.com

Le Katehon – Katéchon – est un concept que le juriste et philosophe Carl Schmitt utilise dans sa théologie politique afin de désigner une figure théopolitique qui aurait pour effet de « freiner » (ce que désigne le terme grec « Katéchon ») l’universelle dissolution propre à la modernité et aux anti-valeurs héritées des lumières. Carl Schmitt reprend ce terme de la deuxième lettre aux Thessaloniciens de Saint Paul, où l’apôtre explique que le retour du Christ n’adviendra qu’une fois l’Antéchrist régnant sur la terre. Mais pour qu’il advienne, il faut d’abord que ce mystérieux Katéchon – celui qui freine ou retient la venue de l’Antéchrist – soit vaincu. Classiquement les pères de l’Église successifs ont identifié cette figure avec l’Empire romain. On peut considérer comme Katéchon, l’État qui assume la charge de défendre la Chrétienté – et plus généralement le monde – de l’anomie et de la soumission aux forces de subversion. La Russie assumant aujourd’hui la fonction de Troisième Rome après Rome et Constantinople pour les Orthodoxes, elle peut donc être identifiée avec le Katéchon en lutte face à l’Antéchrist globalisé.

Une révolution conservatrice en cours

Un véritable archéofuturisme médiatique s’élabore actuellement en Russie. Une révolution conservatrice qui sait user du meilleur des techniques de communication actuelle au service d’une actualisation de la tradition. Le pèlerinage à l’Athos de Vladimir Poutine peut être vu comme le résultat du minutieux travail en amont de ces réseaux médiatiques conservateurs.

Tsargrad et le think-tank Katehon se donne la mission d’une orientation théopolitique de l’Empire russe en gestation. Alexandre Douguine illustrant toujours plus ce que peut être le rôle de conseiller du Prince : orienter autant que possible le pouvoir temporel par l’autorité spirituelle. L’orienter selon les principes universels qui sous-tendent toute civilisation réellement traditionnelle : la dyarchie entre l’ « auctoritas » spirituelle et la « potestas » politique.

Entre l’ « Imperium » et le « Sacerdotium » d’une symphonie des pouvoirs restaurée

Une tentative incroyable a lieu actuellement en Russie : celle de freiner la venue de l’anomie généralisée, de l’Antéchrist comme principe de dissolution universelle. L’ « universelle protestantisation » du monde comme la désignait Joseph de Maistre en son temps. Lui qui s’était fait alors le chantre de l’alliance avec la Sainte Russie face à la France révolutionnaire et régicide de 1789. Dans cette lutte eschatologique et médiatique l’Orthodoxie russe est aujourd’hui en première ligne, là où le Catholicisme officiel a quant à lui complètement baissé les bras pour se rallier au mondialisme. Comme à chaque époque le combat se joue autant sur le terrain cognitif qu’au niveau politique ou militaire. En utilisant le « soft-power » tout autant que le « hard-power » .

La Tradition et le front de la contre-subversion usant des moyens techniques de la post-modernité en une « négation de la négation » souveraine.

Le principe de conservation n’est pas un principe statique mais un principe dynamique. La Tradition n’est pas le passé mais ce qui ne passe pas : elle est l’échelle qui peut nous permettre de nous hisser hors du temps et de la mort à tout instant. À chaque époque elle peut donc être retrouvée et actualisée avec les moyens du temps présent contre le temps présent. Dans cet esprit le père de la Révolution conservatrice allemande, l’écrivain philo-russe Moeller Van Den Bruck, avait lancé en son temps le mot d’ordre :

«Autrefois les conservateurs combattaient la révolution, aujourd’hui ils doivent en prendre la tête».

C’est ce qui se joue aujourd’hui en Russie : les traditionalistes russes comptent bien prendre la tête de la révolution médiatique et numérique en cours. La Russie est ce continent de l’Esprit où la métaphysique, la mystique et la foi n’abandonne jamais la politique à elle-même, même durant l’intermède soviétique. En ce sens la Russie est naturellement antagoniste du sécularisme occidental et du matérialisme libéral. Pour vaincre, elle va devoir combattre sur le fond, avec l’appui des forces spirituelles qui constituent son identité ontologique. Relier ces forces à la noosphère médiatique contemporaine est le pari que tentent aujourd’hui les forces conservatrices intégrales du monde russe.

Les forces alter-européennes conservatrices d’Europe de l’Ouest ont tout à gagner à s’inspirer du soft-power orthodoxe russe et à s’allier avec lui dans sa lutte globale pour un monde multipolaire. La Russie, comme en 1917,  se pose ici en avant-garde. L’avant-garde de la première internationale conservatrice anti-moderne. La première « alternationale » conservatrice non-alignée.

L’Empire du cœur contre l’impérialisme globaliste

Pour finir évoquons ici la raison profonde de l’appui que nous devons apporter au conservatisme orthodoxe russe. Ce soutien nécessaire relève d’un autre ordre que du seul domaine politique ou géopolitique, il est d’ordre spirituel et métaphysique.

Rappelons ici un principe qui devrait toujours guider tout combat métapolitique : un empire ou un État ne peut être considéré comme traditionnel – et donc comme réellement conservateur – uniquement s’il est guidé par une élite spirituelle reliée à l’Esprit éternel, au Dieu créateur de toute chose. En Europe orthodoxe, c’est au Mont Athos qu’une telle élite existex. Elle y dédie sa vie à la prière pour le bien et le salut des hommes. Elle lutte spirituellement au quotidien pour la conservation du dépôt sacré de la foi orthodoxe, rempart du monde contre le malin qui partout s’immisce.

Le monde orthodoxe considère les moines du Mont Athos comme l’élite du monachisme. Rappelons ici succinctement la spécificité du monachisme orthodoxe par rapport au monachisme occidental. Cette différence réside prioritairement dans la possibilité pour le chrétien de réaliser, dès cette vie, ce que l’Orthodoxie nomme la « Théosis » : la déification ou divinisation de la nature humaine. Processus aussi désigné comme l' « acquisition du Saint-Esprit ». Cette notion de Théosis est ce qui définit essentiellement les buts de la vie contemplative chrétienne orthodoxe. Vie contemplative dont la finalité la plus haute est pour le chrétien accompli de pouvoir participer dès cette vie à la Sainte-Trinité. État d’unité retrouvée que les saints rejoignent. On nomme les moines qui connaissent cette déification dans l’anonymat et l’humilité intégrale : théophores ou pneumatophores. Ils sont les porteurs de l’Esprit Saint de Dieu. La tradition patristique de l’Orient considère la déification comme l’accomplissement de la vie spirituelle, c’est elle qui donne son identité profonde à la spiritualité byzantine. C’est là aussi l’une des raisons de l’éloignement du Catholicisme et de l’Orthodoxie, plus encore que les raisons politiques ou extérieures.

Dans son ouvrage sur le monachisme orthodoxe « Nous avons vu la vraie lumière » le père Placide Deseille évoque une lumière ineffable de sagesse et de sainteté, dont la lumière sensible n’est que l’image dans notre ordre de réalité. Il cite notamment le texte d’un saint père sur les deux lumières : celle déchue, luciférienne, qui aveugle et peut perdre l’homme en lui faisant croire qu’elle est la lumière de Dieu ; et la seconde, la vraie et Sainte lumière thaborique, celle qu’a entrevu Saint Paul sur le chemin de Damas, la lumière qui n’est pas de ce monde et dans laquelle la Jérusalem céleste baignera à son retour à la fin des temps. Cette lumière n’est accessible qu’à très peu d’hommes, elle se révèle au cœur du cœur à ceux-là par le travail incessant de la prière et par l’action gratuite de la Providence qui choisit qui elle veut, quand elle veut. La connaissance vécue de cette lumière constitue l’apex de la vie ascétique et contemplative orthodoxe. Elle a été poussée à sa perfection sur le Mont Athos, omphalos de la spiritualité orthodoxe.

Pour qu’un empire soit stable, pour qu’un empire soit valide, pour qu’il soit réellement licite et traditionnel, il lui faut la présence et l’existence d’une telle élite du cœur en son sein. Il faut que cette élite existe et soit entendue et protégée par les « bellatores » de la seconde fonction : la fonction guerrière et politique. C’est cette élite d’hommes qui vit et prie au Mont Athos et qui a choisi la Russie comme protectrice. Le rapprochement du pouvoir politique de la Troisième Rome avec la montagne sacrée de l’Athos – là où vivent les saints théophores et pneumatophores de l’Europe – est un événement théopolitique central de notre époque pour qui comprend la dimension la plus profonde des guerres qui ensanglantent le monde depuis un siècle et plus : la dimension eschatologique.

Jusqu’à la fin il y aura un « Katéchon » pour lutter contre la venue du pire ; c’est aujourd’hui en Russie qu’il prend l’une de ses formes contemporaines les plus explicites. Une forme jamais totalement aboutie et toujours mêlée aux ambiguïtés relatives à la condition terrestre du pouvoir politique. Comme il en va toujours pour toutes les formes politiques dans l’Histoire. Aujourd’hui dans ce combat global la Russie orthodoxe nous précède. Malgré ses faiblesses elle est la seule puissance politique d’envergure ouvertement chrétienne. C’est aux côtés du Katéchon orthodoxe russe que doivent se joindre toutes les forces de la contre-subversion en lutte contre le mondialisme.

À mesure que l’Europe sombrera, l’Orthodoxie apparaîtra toujours plus aux chrétiens occidentaux encore debout au milieu des ruines, comme le recours majeur vers la Tradition et l’immortalité. Que ce soit face à l’athéisme ou à l’islamisme, la gardienne de l’Orthodoxie c’est aujourd’hui la Sainte Russie. À nous de faire de la France et de l’Europe des puissances non-alignées en lutte aux côtés du Katéchon russe.

Dans les années à venir, le combat entre la multipolarité émergente et l’unipolarité déclinante va s’intensifier. Partout les guerres de cet affrontement illuminent la scène du monde : le monde multipolaire est dans les douleurs de l’enfantement.

Prions le Seigneur afin qu’il soit notre soutien dans ce combat planétaire entre le Christ et ses ennemis.

Entre Tsargrad et Carthage.

Pierre-Antoine Plaquevent


Source : Les non-alignés

Notes

i    https://mospat.ru/fr/2016/06/13/news132897/


ii    Nikos Kotzias, Ministre des affaires étrangères de la Grèce est un proche d’Alexandre Douguine et du think-tank Katehon http://katehon.com/it/agenda/la-visita-imperiale-del-putin

iii    reportage sur la Synaxe préparatoire au Concile pour le journal de TV-Libertés (à 10min40) https://www.youtube.com/watch?v=cBGpsU9UtNg

iv    http://katehon.com/article/president-putin-showed-russia-will-always-follow-path-true-orthodoxy

v    http://www.xn--les-non-aligns-nkb.fr/alexandre-douguine-empeche-dentrer-en-ue/

vi    http://katehon.com/fr/article/civilisation-souveraine-et-elimination-du-cesarisme

vii    http://www.rfi.fr/europe/20160418-violent-requisitoire-haut-responsable-russe-etats-unis-alexandre-bastrykin

viii    http://www.lecourrierderussie.com/opinions/2015/12/centre-eltsine-demons/

ix    L'article ayant été rédigé en 2016, on voit aujourd'hui, à la lumière des événements en Ukraine qu'il a pris toute sa dimension de pertinence (note de l'animateur du blog)

x    On la retrouve dans les grands centre monastiques russes, comme par exemple Valaam. Pour ce qui est de l’Athos, sous la coupe du patriarche de Constantinople, ayant prouvé par nombre de ses actions bassement réductrices de l’ecclésiologie orthodoxe qu’il était à la solde des forces dissolvantes de la contre-tradition instrumentalisées par le département d’État américain, plusieurs monastères sont d’ores et déjà fortement atteints de ce modernisme relativiste, ce qui les disqualifie pour revendiquer une part active efficace à cette élite.(note de l'animateur du blog)

 


 

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